Ô Beauté! monstre énorme, effrayant, ingénu! Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe, L’amoureux pantelant incliné sur sa belleĪ l’air d’un moribond caressant son tombeau. L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,Ĭrépite, flambe et dit: Bénissons ce flambeau! Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement. Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ĭe tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,Įt le Meurtre, parmi tes plus chères breloques, Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,Įt tu gouvernes tout et ne réponds de rien. Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres? Qui font le héros lâche et l’enfant courageux. Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore Tu répands des parfums comme un soir orageux Tu contiens dans ton oeil le couchant et l’aurore Verse confusément le bienfait et le crime,Et l’on peut pour cela te comparer au vin. Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme, Credits of the translation goes to Jacques LeClercq, “ Flowers of Evil” (1958.) Today, you’re invited to discover (or probably re-discover) a deemed “ classic” of French poésie (poetry), extracted from “ Les Fleurs du Mal” of Charles Baudelaire.
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